L'école à 2 ans, une annonce programmée... qui fait réagir

Haut comme trois pommes, un sac à dos gigantesque sur les épaules, les enfants dès leur 2 ans sont-ils tous prêts à investir l'école et sa semaine de 5 jours, 10 heures par jour ?

Cette question revient au goût du jour alors même que le ministère de l'Education nationale souhaite mettre en œuvre dès la rentrée de septembre 2013 la scolarisation des moins de 3 ans, une des promesses du président de la république, François Hollande, pendant sa campagne.

Alors pour ou contre..., le débat est ainsi lancé.

Une réponse à l'inégalité des chances et à l'échec scolaire dans les milieux les plus défavorisés, argue le gouvernement...

La scolarisation des enfants de moins de 3 ans n'est pas une idée nouvelle. En 1989, elle avait été abordée avec la loi sur l'école maternelle : elle le permet mais n'est pas appliquée dans les faits. La circulaire ministérielle annonce pour cela un accueil adapté aux tout-petits : recrutement et formation de professeurs (7 000 postes sur le quinquennat), adaptation des locaux (pas d'étage, coin repos, espaces ludiques...), structure mixte et acueil souple des enfants (présence d'au moins 1/2 journée) et surtout une rentrée échelonnée. Les enfants pourront donc être scolarisés en cours d'année scolaire.

L'école est-elle vraiment en adéquation pour un enfant de 2 ans ?

Pour les professionnels de la santé, la réponse ne semble pas si évidente. Le développement de l'enfant étant au coeur de la réponse.

Selon Gisèle Haag, pédopsychiatre, la 3e année de vie marque la fin d'un cycle qui va de la naissance à l'acquisition du "je". L'enfant pense avec son corps et les objets qui l'entourent. Son identité se développe avec un difficile passage du "à moi" au "je" vers 2,5 ans. Il s'agit là d'une étape cruciale dans le développement de l'enfant. Après cette étape, l'enfant semblerait près à sortir d'une structure moins encadrée pour grandir et s'accomplir.

Un avis partagé par la psychologue Béatrice Copper-Royer «L’école maternelle ne ressemble en rien aujourd’hui aux 'jardins d’enfants' d’antan, et n’a de 'maternelle' que le nom. Elle est déjà parfois rude pour des enfants de tout juste 3 ans qui se sentent perdus dans des classes parfois très chargées et bruyantes, avec un enseignant, le plus souvent formidable et plein de bonne volonté, mais qui ne peut pas répondre individuellement aux besoins affectifs de ces enfants qui sont encore très en demande d’une attention personnalisée et soutenue», expliquet-t-elle sur LeMonde.fr.

Pour le psychologue scolaire Jean-Luc Aubert. «Cette mesure est souhaitable pour les enfants fragiles. J'entends par là, ceux qui n'ont pas un niveau culturel suffisant pour comprendre ce qui se dit autour d'eux car  maîtriser dès l'enfance les bases du langage est très important. Or, aujourd'hui, si l'on en croit les études de pyscholinguistiques, 15 à 20 % des enfants en maternelle n'ont pas un langage suffisant pour comprendre ce qui se passe autour d'eux», ajoute-t-il, interrogé par Terrafemina.com.  

Pour certaines familles, l'expérience de l'école s'est faite naturellement dès les 2,5 ans de leur progéniture et semblent très satisfaits. C'est le cas notamment pour les familles de la région de Bretagne.Si en 2010, 13,6 % des enfants de moins de 3 ans en France sont scolarisés, dans le Morbihan la proportion grimpe à plus de 45 %. et dans ce département, par exemple entre 400 et 500 enfants de moins de 3 ans seraient scolarisés cette année, de tout jeunes élèves qui ne font pourtant pas partie des chiffres de l'Education nationale

En tant que maman, je pense que l'école est une étape enrichissante quand l'enfant est prêt à vivre en collectivité et à se débrouiller avec les petites choses du quotidien. La propreté est d'ailleurs une obligation incontournable...
Et puis, on apprend plus vite au contact des autres surtout quand on a été gardé à domicile ou pas par une assistante maternelle ou que l'enfant n'a ni frère et sœur.

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